Agutte, Georgette, 1867-1922

Variant names
Dates:
Birth 1867-05-17
Death 1922-09-05
French,
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Biographical notes:

Née à Paris (IVe arr.) le 17 mai 1867, Louise Georgette Aguttes, plus connue sous son nom d’artiste, Georgette Agutte, était la fille de Jean Georges Aguttes, artiste peintre (mort accidentellement à vingt-cinq ans cette même année 1867), élève de Félix Barrias et Camille Corot, et de Marie Augustine, dite Maria Debladis (1844-1934), sans profession. Sa mère avait une sœur aînée, Anna Debladis (1838-1870) mariée à Pierre-Nicolas Hervieu (1827-1897), négociant en métaux à Paris, lequel, devenu veuf, se maria en secondes noces avec Maria. Anna Debladis et Pierre-Nicolas Hervieu ayant eu deux enfants, Jenny et Louis, et Maria Debladis et Pierre-Nicolas Hervieu une fille, Marie, Georgette vécut son enfance et son adolescence au sein d’une bourgeoisie aisée attachée à l’éducation artistique et dans la compagnie de son demi-frère Louis et de ses deux demi-sœurs Jenny et Marie.

Elle étudia la sculpture avec Louis Schrœder, élève de François Rude, et exposa au Salon des artistes français en 1887. Elle épousa en 1888 le critique d’art Paul Flat (1865-1918), secrétaire général de La Revue bleue et qui se fit surtout apprécier en publiant, avec René Piot, le Journal d’Eugène Delacroix en 1893-1895. En 1893, grâce à René Piot, elle fut admise comme élève libre dans l’atelier du peintre Gustave Moreau à l’École nationale des Beaux-Arts. Elle y était la seule femme à une époque où y étudiaient, entre autres, Henri Matisse, Paul Signac, Georges Rouault et Albert Marquet. Faisant preuve d’une audace certaine alors que le divorce n’était légalement autorisé que depuis 1888, elle rompit son union avec Flat en 1894. C’est aussi à partir de cette date qu’elle décida de prendre pour nom d’artiste « Agutte », en supprimant le « s » final de son nom. Sa tante possédant la maison voisine de celle des Sembat à Bonnières, c’est manifestement très tôt que Georgette fit la connaissance de Marcel Sembat, qu’elle épousa en 1897. Leur union fut, jusque dans la mort, celle d'un couple fusionnel.

Sa position d’artiste était à la fois confortable et délicate. Confortable car elle n’eut jamais besoin de son œuvre pour s’assurer un revenu, mais délicate parce que vivre dans l’ombre d’un grand homme politique très en vue et jouissant d’une certaine influence dans le milieu intellectuel et artistique aurait pu la cantonner à un simple rôle de dilettante trouvant dans la peinture un passe-temps socialement valorisant, alors que la création artistique était sa passion. Artiste prolixe (plus de huit cents œuvres peintes), encouragée par tout son entourage familial, en premier lieu son mari, elle travailla tantôt dans son atelier de leur maison parisienne du 11 de la rue Cauchois (XVIIIe  arrond.), tantôt dans celui aménagé pour elle dans la maison familiale de Bonnières, leur refuge tant apprécié, ou encore, très souvent, sur les sites mêmes qui l’inspiraient (bords de Seine, bords de mer, haute montagne, en France ou en Italie, en Allemagne, Suisse, et même en Égypte). Ses goûts propres pour la couleur et les amitiés du couple la lièrent fortement avec les artistes fauves, avec lesquels, optant délibérément pour la modernité, elle exposa régulièrement au Salon d’Automne, efficacement défendu par Sembat, et au Salon des Indépendants, animé par Signac, fidèle ami du couple. Elle organisa cinq expositions personnelles dans les meilleures galeries parisiennes de l’époque (Georges Petit, en 1908, Eugène Druet, en 1910 et 1921, et Bernheim-Jeune, en 1914 et 1919) et fit des expériences stylistiques sans cesse renouvelées (tentant, la première, la peinture sur fibrociment) et fortement influencées par ses échanges suivis avec Matisse.

Tout au long de sa vie, elle servit d’intermédiaire entre les artistes et son mari, comme en témoignent, entre autres, les correspondances suivies qu’ils eurent avec Matisse et Signac. En vingt-cinq ans de vie commune, ils constituèrent avec passion, cohérence et discernement une magnifique collection où dominent le néo-impressionnisme et surtout le fauvisme (œuvres de Matisse, Derain, Rouault, Signac, Vlaminck, Van Dongen, Marquet, Cross, etc). Le couple étant mort sans enfant et selon ses vœux, la collection Agutte-Sembat (y compris une part importante des œuvres de G. Agutte), fut léguée en 1923 par les héritiers au musée de Grenoble, qui les exposa dès 1924 devenant ainsi le premier musée d’art moderne de France. Dernier hommage à l’artiste, en 1923, eurent lieu deux rétrospectives des œuvres de G. Agutte au Salon des Indépendants et au Salon d’Automne.

Information extraite de la notice des Archives nationals de France (FRAN_NP_050368)

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