Tournon, Paul, 1881-1964

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Paul Tournon naît à Marseille le 19 février 1881, où il effectue sa scolarité et montre dès cette époque un grand talent pour le dessin. Il entre par la suite comme dessinateur à l'École régionale d'Architecture avant de travailler chez l'architecte Gaudensi Allard, chef d'agence de l'architecte Espérandieu.

Il s'installe ensuite à Paris et est admis à l'École Nationale Supérieure des Beaux-Arts (où il enseignera après 1925). Il y entame de brillantes études et devient l'élève de Selliers de Gisors puis de Bernier. Il enchaîne les réussites aux concours, reçoit de nombreux prix (il est notamment reçu deuxième au Grand Prix de Rome en 1911) et, grâce à une bourse d'études, voyage à travers l'Europe et l'Afrique du Nord.

En 1912 il reçoit son diplôme d'architecte et participe au Salon des Artistes Français avec le relevé des mosaïques byzantines de l'église Saint-Apollinaire-le-Neuf de Ravennes pour lequel il reçoit la médaille d'or.

En 1913 Paul Tournon est nommé architecte ordinaire des bâtiments civils et Palais nationaux, avant de créer, en 1914, une agence avec son confrère Castel dans un atelier voisin de ceux occupés par le peintre Carrera et le sculpteur Antoine Sartorio. Appelé à servir dans l'armée pendant la Première Guerre mondiale, Paul Tournon se distingue et reçoit la Croix de guerre. A la fin du conflit, il dirige seul son agence (Castel, grand blessé, étant reparti pour Marseille).

Dans les années qui suivent, il participe encore à de nombreux concours et réalise des monuments aux morts, en collaboration avec Sartorio. Il prend également part à la reconstruction de la ville de Compiègne où il conçoit, avec l'architecte Chapon, de nombreux édifices, tant publics que privés.

En 1920, à l'occasion d'une réunion des catholiques des Beaux-Arts, il rencontre l'artiste peintre Élisabeth Branly, fille du physicien Édouard Branly (pour qui il construira un laboratoire en 1931), avec laquelle il se marie peu après. Ils auront deux filles, Florence qui poursuivra une carrière de peintre, et Marion qui deviendra architecte.

Au cours des années 1920 et 1930, Paul Tournon intervient dans le cadre de plusieurs expositions internationales qui se tiennent à Paris. Ainsi, en 1925, il réalise le pavillon des architectes et le pavillon de la Provence à l'exposition internationale des Arts décoratifs et industriels modernes. En 1931 il édifie le pavillon des missions à l'exposition coloniale internationale, bâtiment qui sera remonté à Épinay-sur-Seine sous le nom de Notre-Dame des-Missions l'année suivante. En 1937, il bâtit le pavillon pontifical pour l'exposition internationale des arts et techniques de la vie moderne.

Paul Tournon travaille également, dès cette époque et tout au long de sa carrière, sur de nombreux projets d'édifices religieux, tant en France qu'à l'étranger. On peut citer notamment les églises de Villemomble (1926), d'Elisabethville (1928), du Saint-Esprit à Paris (1928), Notre-Dame-de-l'Océan à Rabat (1930), une église au Laos et Notre-Dame des Missions à Épinay-sur-Seine (1932), les églises Saint-Pierre-Apôtre à Alfortville et Saint-Joseph à Rabat (1933), la cathédrale de Casablanca (1930 et 1952), les abbayes de Saint-Wandrille (1943) et de Saint-Benoît-sur-Loire (1954), l'église Saint-Honoré à Amiens (1957).

A partir du début des années 1930 il entreprend également, en particulier avec Louis Feine, la réalisation d'hôpitaux et de sanatoriums pour lesquels il conçoit des solutions techniques novatrices, notamment à Bodifé-en-Plémet où est adoptée une construction à gradins permettant l'ensoleillement direct des chambres des patients.

Pour la Banque de France, dont il est nommé architecte en chef en 1940, il construit ou restaure entre jusque dans les années 1960 de nombreux bâtiments.

Nommé architecte-conseil de la Radiodiffusion en 1954, il travaille sur plusieurs Maisons de la Radio, notamment à Paris, Strasbourg, Toulouse, Nancy et Alger.

Au sortir de la Seconde Guerre Mondiale, il participe à la reconstruction d'Abbeville, d'Amiens et d'une partie de la baie de Somme.

Architecte en chef des Bâtiments Civils et des Palais nationaux depuis 1932, Paul Tournon s'intéresse aussi aux monuments anciens et intervient pour des travaux d'aménagement ou de restauration au Louvre, sur la colonne Vendôme, au ministère de la Justice, à l'hôtel d'Aumont qui abritera le tribunal administratif de Paris à partir de 1959.

Dès 1939, il intervient également aux Archives nationales sur les hôtels de Rohan et de Soubise où il réalise des aménagements de défense passive pour abriter le personnel et les archives, poursuit des travaux de restauration et examine des projets d'extension des bâtiments.

Membre de l'Académie des Beaux-Arts en 1942 (qu'il préside à partir de 1950), Paul Tournon reçoit tout au long de sa riche carrière d'architecte de nombreuses distinctions, tant françaises qu'étrangères.

Paul Tournon décède à Paris le 22 décembre 1964.

Information extraite de la notice des Archives nationals de France (FRAN_NP_050928)

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Subject
Occupation
architecte
enseignant
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Birth 1881-02-19

Death 1964-12-22

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