Reconnu seulement sous Louis XV en 1764 et officialisé sous Louis XVI en 1777, le droit d’auteur fut à nouveau affirmé par la Convention, en 1791 et 1793. Mais, demeurant dans l’ignorance de leurs droits, les auteurs restaient sans secours. C’est ce qui décida Balzac, en 1836, à mener une campagne décisive auprès de ses confrères pour la fondation d’une société des écrivains, calquée sur la Société des auteurs et compositeurs dramatiques, créée sept ans plus tôt pour défendre les écrivains de théâtre et les aider à percevoir leurs droits sur les représentations. Le 28 avril 1838, une cinquantaine d’écrivains réunis chez Louis Desnoyers, directeur du Siècle, élaborèrent les statuts de la « Société des gens de lettres ». Celle-ci devint le rendez-vous de l’élite intellectuelle de Paris et développa les procédés de défense des intérêts moraux et matériels de ses membres. Parmi les membres de la Société ont figuré Apollinaire, Arago, Balzac, Maurice Barrès, René et Hervé Bazin, Pierre Benoît, Henry Bordeaux, Francis Carco, Paul Claudel, Alphonse Daudet, Alexandre Dumas père et fils, Théophile Gautier, Jean Giono, Edmond et Jules de Goncourt, Jean Guéhenno, José-Maria de Heredia, Édouard Herriot, Victor Hugo, Francis Jammes, Mallarmé, Maupassant, Mauriac, Maurois, Prévert, Jules Romains, Edmond Rostand, Armand Salacrou, George Sand, Sarah Bernhardt, Eugène Sue, Sully Prudhomme, Jules Supervielle, Verlaine et Zola.
Reconnue d'utilité publique par décret du 10 décembre 1891, la Société des gens de lettres existe toujours (Hôtel de Massa, 38, rue du Faubourg Saint-Jacques, 75014 Paris).
Information extraite de la notice des Archives nationals de France (FRAN_NP_050621)